« Voyager à vélo, c’est la liberté de découvrir des endroits autrement inaccessibles »
- Tourisme et loisirs
En Europe, en Thaïlande, à Taïwan, Charlotte a pas mal roulé sa bosse sur son vélo. Et pourtant, elle avoue d’emblée que c'est une passion qui lui est venue sur le tard.
Ré-apprivoiser le vélo
Il y a dix ans, je suis remontée un jour sur un vélo car j’habitais à Ixelles et je travaillais à Schaerbeek. Un trajet-galère en voiture ou en bus. Je me suis donc remise au vélo pour aller au boulot. C’était compliqué au début, car je prenais les Villo et comme je n’avais aucune condition physique, je faisais une station, deux stations, puis je déposais le vélo et je faisais le reste en bus… », se souvient-elle.
Mais petit à petit, le souffle se fait moins court et les jambes se mettent à répondre. La suite, comme souvent, c’est l’histoire d’une rencontre. « A la même époque, j’ai rencontré quelqu’un qui était fan de vélo. Il aimait partir le week-end, faire des excursions à vélo ». Amoureuse et motivée, Charlotte s’accroche car les débuts ne sont pas faciles. « Quand tu n’as aucune condition physique, faire 20 km à vélo, c’est énorme », dit-elle. D’autant que l’élu de son cœur roule été comme hiver. « Les premières années, je me forçais pas mal. Mais petit à petit, j’ai accroché et finalement, je me suis acheté un vélo ».
La révélation viendra d’un voyage fondateur en Bourgogne, où elle éprouvera pour la première fois « la liberté de découvrir des sentiers inaccessibles en voiture. » Ce sera comme un déclic. Charlotte multiplie les découvertes et les balades. « Jusqu’au jour où j’ai décidé de me lancer et de partir plusieurs jours. A la fin, même en hiver, quand il pleuvait, je voulais faire une sortie ». C’est le début d’une nouvelle aventure et d’un nouveau regard sur les voyages. « Le vélo, c’est une toute autre atmosphère que la voiture, le bus ou le train. Ça te permet de découvrir l’envers du décor. Tu ne sais jamais ce qui t’attend », raconte-t-elle.
Un fidèle compagnon de voyage
Et comme Charlotte n’est pas du genre à préparer ses itinéraires jusque dans les moindres détails, l’impondérable attend souvent notre cycliste globe-trotteuse au tournant. « C’est comme ça qu’on fait des rencontres, je croise des gens qui me disent où aller. Je change mes plans en dernière minute. En fait, je prépare plus mon matos que mes trajets », s’amuse-t-elle.
La vie n’étant pas un long couple tranquille, Charlotte a aussi appris à voyager seule. « Quand tu es seule, tu recherches un peu plus le contact avec les autres. Tu te rends plus disponible et les gens viennent vers toi dans les restos ou les cafés. » Et même si être une femme et rouler en solo n’est pas toujours une sinécure, Charlotte ne s’est jamais sentie en danger. « Je n’ai jamais eu de soucis. Quand je suis à vélo, je me sens plus en sécurité que si j’étais à pied. Je fais évidemment plus attention que si j’étais accompagnée, je ne me lance pas sur des routes où je serai seule à rouler toute la journée. », précise-t-elle.
Son vrai compagnon de voyage, finalement, c’est son vélo, qu’elle a bichonné et amélioré au fil du temps. « Nouveau kit pédales, guidon à cornes, nouveau dérailleur, porte-bagages, selle plus confortable, j’ai ‘customisé’ ma machine en plusieurs années car c’est quand même un budget, surtout quand tu n’es pas sûre que tu feras plusieurs voyages à vélo. » Au fil du temps, elle a perfectionné son vélo, peaufiné son équipement et ses bagages. « Je ne suis pas trop une minimaliste. J’ai toujours ma grosse check-list. Mais la base, c’est un bon k-way et une bonne polaire pour avoir suffisamment chaud au cas où. » Pour le reste, il y a le matériel absolument indispensable pour se lancer sur la route. En quelques secondes, Charlotte fait le tour de ses basiques : « Mon kit de réparation pour les pneus, mon jeu de clés Allen, mon gsm et une batterie externe pour me débrouiller en cas de galère. J’utilise beaucoup mon smartphone pour savoir où m’arrêter, où manger, où me loger », précise-t-elle.
Voyage à vélo et condition physique
Quand on l’interroge sur la condition physique et l’entraînement nécessaires pour entreprendre ce genre de voyages, Charlotte se veut plutôt rassurante. « Avec les années, j’ai pris l’habitude de faire du vélo et du coup, ça va. A vélo, ce sont les premiers jours qui sont les plus difficiles. Ensuite, ton corps s’habitue rapidement. Et avec le temps, tu connais tes limites. Avec le vélo, j’ai appris à écouter mon corps et à savoir jusqu’où je peux aller. »
Charlotte ne se considère ni comme une championne, ni comme une sportive. Son vrai moteur, c’est la passion. Elle adore ça , tout simplement. Avec un peu de cran et de courage, les voyages à vélo, tout le monde peut en faire. « Il faut se forger sa propre expérience et prendre des infos sur internet. Il ne faut pas trop se poser de questions, il faut se lancer, commencer par un petit tour. Rien de grave ne peut arriver et il y a toujours des gens pour te venir en aide quand tu es à vélo. »
Comme Charlotte, on peut donc rêver de destinations exotiques ou de voyages lointains sur d’autres continents. Elle garde ainsi de magnifiques souvenirs d’un voyage en Thaïlande, de Bangkok jusqu’au sud du pays, mais c’est un autre pays asiatique qui la fait aujourd’hui rêver. « J’aimerais un jour pouvoir aller au Japon. J’ai vu qu’il y avait une petite partie du pays que l’on pouvait faire à vélo. » Le regard de Charlotte se perd dans le lointain. Elle n’est plus vraiment avec nous. Son esprit se met à voler. Son voyage au Pays du Soleil Levant a déjà commencé…